Archives Journalières 30 mars 2025

Le temps venu de fonder une civilisation Monde

Par-delà les ruptures, au rythme du vivant, dans l’intelligence de l’ajustement.

Les tablettes d’argile où s’inscrivait l’épopée de Gilgamesh m’ont fait rêver. L’idée de la conscience a quelque chose d’intriguant. Est-ce un phénomène qui peut n’être que le fruit du cerveau humain ? Dans l’invention de la ligne temporelle, je vois l’histoire de la pensée humaine qui a façonné sur le chemin tortueux de multiples ruptures épistémologiques. Chacune de ces fractures culturelles, à chaque époque a contribué à reconfigurer la perception que certains contemporains ont eu du monde, d’eux-mêmes et du temps et qu’ils se sont appliqués à transmettre.

Le recul nous permet de constater ces ruptures avec les dogmes établis – ruptures avec les apparences, avec les croyances, les certitudes et bien des vérités qui emportent nos convictions. Et pourtant, au cœur même de cette progression, des biais cognitifs persistaient… et tendent encore à déformer notre perception du réel, des relations, de la vie en société, du temps, de l’espace, de la matière, de l’énergie, de la conscience, de l’existence même.

Ruptures antiques : du divin à la conscience

Thalès, Pythagore, Socrate… chacun a contribué a jalonner l’évolution de la pensée. Thalès, en retirant le divin du fonctionnement du monde pour en faire un système observable ; Pythagore, en introduisant le langage des nombres dans la réalité ; Socrate, en posant la conscience morale comme terrain de l’interrogation de soi ; Platon ensuite, avec l’idée d’une âme rationnelle consciente d’elle-même, a ouvert l’espace de la pensée réflexive comme univers intérieur.

Il faudra attendre Copernic, puis Galilée, pour bousculer les fondations cosmologiques. L’humanité n’était plus le centre du monde. L’humain commençait à sortir de son anthropocentrisme.

Plus tard, la rupture mécaniste initiée par Descartes, renforcée par Galilée et Newton, a installé une vision d’un univers déterministe où le temps devenait une variable linéaire et mesurable. La mécanique est devenue lois. Universelles. Intangibles. Et pendant deux siècles, l’idée s’est propagée qu’il est possible que le monde soit prévisible. Le cerveau lui-même a été perçu comme un moteur. Jusqu’à ce que les ruptures du XXe siècle viennent reconfigurer l’architecture mentale collective et nous fasse entrer dans un environnement de communication intense.

Les penseurs du contrat social — Hobbes, Rousseau, Locke, Bentham — ont reconfiguré les liens entre individu et société. Ils ont impulsé la reconnaissance des droits individuels. D’autres penseurs ont tenté de déconstruire les rapports d’autorité : Bakounine, Kropotkine, Louise Michel, ont porté la voix d’une liberté en harmonie avec la responsabilité collective.

La mécanique, illusion de maîtrise ?

Côté sciences, Einstein, avec la relativité, détrône le temps absolu et propose un espace-temps déformable. Bohr, Schrödinger, puis la mécanique quantique ont mis fin à l’idée d’un monde déterminé par avance. Heisenberg introduit l’incertitude, brisant les dernières illusions de prédictivité absolue. Lorentz et Poincaré, déjà, préparaient le terrain d’une réalité relative, où les repères dépendent du mouvement et de l’observation.

Et pourtant, malgré ces découvertes, l’idée de prédiction est restée tenace. Cet héritage enraciné dans les aspirations existentielles, a traversé les époques et les civilisations. Même les modèles éducatifs, économiques, sociaux et psychologiques ont continué à fonctionner sur des logiques linéaires : on prévoit, on anticipe, on projette.

L’humain prédictif : une impasse cognitive ?

Le cerveau lui-même a été pensé comme une machine à récompense, sous l’influence de Pavlov, Skinner, Hebb, Vroom et depuis quelques années renforcée par la théorie de la prédictivité cérébrale, avec Karl Friston et Andy Clark. L’ingéniosité de la pensée humaine est foisonnante.

Chaque rupture, qu’elle soit scientifique, philosophique ou politique, a remis en cause des modèles figés, a proposé une autre façon d’articuler la pensée, le temps, la relation à soi et à l’autre.

Mais que se passerait-il si cette construction était identifiée comme biaisée ? Si notre cerveau ne fonctionnait pas selon des logiques de désir et de gratification différée, mais selon une dynamique d’ajustement immédiat ? C’est ici qu’intervient la rupture audacieuse que je propose.

Deux théories, une seule révolution : celle de l’ajustement

Avec la Théorie du Cerveau Corrélatif et de l’Harmonisation Ajustative (TCC-HA), je montre que le cerveau humain ne prédit pas, mais ajuste. En permanence. Il corrige, il module, il harmonise, sans arrêt. Il ne cherche pas un état futur, il régule une réalité présente.

En parallèle, avec la Théorie de l’AJustement Temporel (TAJT), j’ai démontré que le temps lui-même ne suit pas un déroulement figé. Il s’ajuste. Il se module localement, comme si chaque point de l’univers participait à une symphonie de micro-régulations.

Ces deux approches se rencontrent dans une même matrice : celle de l’harmonisation ajustative. Loin des grands systèmes prédictifs, elles proposent une lecture dynamique, immédiate, vivante. Un changement radical de paradigme.

La TAG, comme socle de cette nouvelle architecture

La Théorie de l’Ajustativité Générale (TAG) articule ces découvertes en un modèle universel d’adaptation dynamique. Elle remet en cause l’idée même de progrès linéaire. Elle ne parle plus de causes et de conséquences, mais de corrélations, d’équilibres transitoires, de satisfaction systémique (ΔS).

Le cœur de ce modèle repose sur trois lois simples mais puissantes : Satisfaction, Harmonie, Équilibre. Elles ne sont pas des idéaux, mais des fonctions intégrées à chaque instant dans nos systèmes cognitifs, biologiques, sociaux et technologiques.

Et maintenant ?

Le moment est venu d’envisager une autre forme de civilisation : une civilisation de l’ajustement plutôt que de la domination, de la régulation plutôt que de la prédiction, de l’entente plutôt que du contrôle.

L’humanité dispose aujourd’hui des outils pour dépasser ses archaïsmes mentaux. Mes théories s’inscrivent dans cette dynamique. Elles ne prétendent pas imposer une vérité, mais offrir un cadre plus fidèle à la réalité observée : celle d’un monde vivant, intelligent, et en perpétuelle réorganisation.

C’est ainsi que naît, par delà les vérités, une nouvelle approche de la réalité. Non pas de la certitude, mais de l’ajustement.

Biais cognitifs persistants : biais de temporalité contextuelle, comme les croyances persistantes en des amis ou ennemis imaginaires, à la nécessité de faire dominer la gestion, les pensées binaires…

Enseignements : fondamentaux et pratiques dispensés par www.epmn.fr

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