Auteur: Jean-Louis Lascoux

Comment nommer la mort choisie ?

L’ancien ministre et cofondateur de médecins sans frontière et médecins du monde Bernard Kouchner suggère que l’on trouve un autre mot pour désigner l’euthanasie, par que “D’abord il y a nazi dedans, ce qui n’est pas gentil puis ce mot donne tout de suite l’impression qu’il y a une agression et qu’on va forcer les gens.(France inter)”  Quoique le mot définition une manière d’abréger des souffrances, il ne met pas en avant l’idée de la volonté de la personne.

De cette idée, on peut retenir que le terme, dévoyé par les mouvements eugénistes, n’est pas très clair. En effet. euthanasie désignerait plus une “mort douce” provenant de l’action d’un tiers que de la volonté de la personne concernée.

  • Euthanasie : eu (bonne) + thanatos (dieux grec de la mort)  : bonne mort

Nous pourrions trouver un mot dont l’usage serait différent, quoique construit selon le même principe. Je propose :

  • Callithanie : de calli (jolie) et thanatos = une jolie mort. Et le mot pourrait désigner la mort que l’on choisie, que l’on demande une aide ou qu’on se la donne soi-même, plutôt que de souffrir.

Même si la proposition de Bernard Kouchner peut paraître quelque peu légère voire farfelue, elle conduit à mieux réfléchir le sens de ce qui devrait être promu par l’évolution de la loi Léonetti.

 

 

L’erreur de la “médiation familiale”

Village de la justiceAvant les élections municipales de 2014, la famille était au centre des débats politiques. Il devait y avoir une grande réforme. Après le mariage, ça devait être le tour à la conception des enfants d’être discutée et, dans la logique des choses, venait celui de l’autorité parentale. Il n’en sera probablement rien.

La discussion est encore une fois reportée, laissant croire que les réfractaires à la liberté d’autrui l’emporte avec une surcharge de 700 amendements rédigés pour polluer l’adoption des nouvelles dispositions. Il est légitime de se questionner sur la maturité politique qui accompagne ces textes. Parallèlement, l’obstacle principal réside dans le fait que l’évolution des sciences et des techniques a du mal à rencontrer celui des mentalités.

Dans ces rapports à l’évolution, l’inculture y est pour beaucoup et c’est sur elle que s’affalent les extrémismes qui se font le plus entendre en ce moment.

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Anne Guivergys-Lamouche, Juste parmi les citoyens du monde, est décédée le 10 mai 2014

Une Juste parmi les citoyens du monde s’en est allée

Ma mère d’adoption, Anne Guivergys-Lamouche, est décédée le 10 mai, à l’âge de 83 ans.

La dernière fois que je l’ai vue, c’est quelques jours avant sa mort, lorsque je suis allé la voir à l’hôpital avec Clara, sa petite fille. Souvent, nous allions lui faire des visites ensemble. Comme un rituel, nous prenions rendez-vous à la maison ou au restaurant rue de Bucci où elle aimait aller déjeuner et rejoindre ses amis.

Anne avait délicatement pensé le dernier moment de notre rencontre. Ma main posée sur sa joue, elle se blottissait tendrement, comme dans un ultime souvenir dont elle savait l’importance. Elle m’aura laissé cet instant de tendresse, cette douceur qu’elle a si souvent masquée pour préférer montrer un caractère fort, déterminé, sans concession pour les moments où elle ne voulait rien lâcher à la faiblesse.

Pour Anne, il fallait être fort et c’est dans ce contexte que nous nous sommes connus, au temps où la dureté de l’existence m’était un euphémisme. Elle attrapait avec une puissante énergie les mains tendues vers des libertés que personne d’autre ne semblait entendre. Nous nous retrouvions, là, avec cette force qu’elle voulait non revendiquée, tournée vers ceux qui en ont encore plus besoin. Elle était solidaire. Elle ponctuait ses actions d’un regard mêlé de générosité et de sévérité. Solitaire aussi.

Pas facile de décoder cette femme qui a fait de moi un fils qu’elle revendiquait dans un jeu complice d’une naissance cachée. Elle était une femme de luttes, intraitable, et soutenait les combats centrés sur  les droits humains. Elle n’était pas complaisante. Anne était une Juste parmi les citoyens du monde. Elle était comme cela, une détermination, une obstination vainqueur.

Anne a été un soutien actif pour de très nombreuses causes peu écoutées et parfois mal entendues. Militante des droits de l’Homme, elle ne levait pas des armées. Anne ne faisait pas de bruit autour de ce qu’elle faisait, mais elle savait déjouer les obstacles pour arriver à démêler une situation. Elle assurait la veille et le travail des petites mains où elle préférait se tenir, refusant toujours les propositions de mise en avant. Elle choisissait l’intervention discrète. Son pouvoir était celui de ses convictions et de la force de son affirmation. Elle n’en cherchait pas d’autre. Elle ne se sentait rien mériter pour avoir fait ce qu’elle considérait comme un devoir d’existence.

Anne a été une militante active pour l’accession de la gauche en 1981. Elle s’y est vouée. Pour elle, le 10 mai est restée une date victorieuse.

En même temps que secrétaire pour la ligue des droits de l’homme, elle a animé au parti socialiste, avec Françoise Seligmann, le journal Le Poing et la Rose et était en charge des adhésions et en avait une mémoire phénoménale. Elle pouvait raconter les premiers instants de François Hollande et de tant d’autres au parti socialiste. Proche du couple Mitterrand, elle a dirigé à l’Elysée, le secrétariat de Danièle durant les deux septennats de François Mitterand. Elle a terminé sa carrière, aux relations extérieures du Conseil économique et social.

Affectivement très proche de Bertrand Delanoé, politiquement, elle marquait une préférence pour Jean-Luc Mélenchon, ses idéaux, sa culture et la qualité de ses discours. Ils faisaient partie des rares à ses yeux à sauver encore la classe politique.

Anne connaissait tout du pouvoir, dont elle voyait les jeux, les coups de maîtres et les coups bas, mais s’attachait à ne rien devoir. Elle n’utilisait sa position que pour faire cesser une injustice, mais pas au delà. Elle avait le discours abrupte pour empêcher les tentatives de compromis.

ean_Cormier_et_Anne_LamoucheElle m’a dit combien elle était proche de Jean Cormier (avec lui en photo). Elle avait de nombreuses amitiés dans les pays d’Amérique du Sud, parmi les Chiliens, Argentins, Péruviens… Fidèle Castro était un de ses amis.

Anne n’était pas musicienne, mais parmi ses amis, de nombreux musiciens. Elle m’avait fait rencontrer Miguel Estrella. Toujours cet engagement fort pour la liberté sous toutes ses formes. Anne n’était pas poète, mais connaissant mon admiration pour Breyten Breytenbach, elle me l’avait fait rencontrer. Anne n’était pas comédienne, mais soutenait Oscar Castro avec son théâtre Aleph. Encore un latino. Toujours un engagé pour la liberté. Anne avait la curiosité de tous les arts. Elle n’était pas peintre, mais les murs de son appartement étaient tapissés de tableaux d’artistes de nombreux pays qu’elle connaissait personnellement.

Anne aura laissé à tous cette marque dans les relations qui impose la solidarité comme une évidence. Ce n’était pas un engagement, ce n’était pas un discours, c’était sa posture naturelle devenue une tonalité et une pratique autant politique que relationnelle.

Anne, dans ma vie, aura été un repère de cette qualité, de cette tendresse qu’elle offrait dans une grande retenue.

3 mystifications en formation managériale : Maslow, Karpman, Kubler-Ross

Des mystifications sont véhiculées dans le monde des formations managériales. Les enseignants des grandes écoles et les consultants toutes catégories les répètent sans plus approfondir.

J’ai déjà eu l’occasion de pointer des illusions intellectuelles diffusées dans les formations. Mais là, j’insiste sur ces erreurs dogmatiques :

  • la courbe du deuil, d’Elysabeth Kubler-Ross
  • la pyramide des besoins d’Abraham Maslow
  • le triangle dramatique de Stephen Karpman

Pour chacun de ces modèles, des explications plus fumeuses les unes que les autres sont avancées pour les justifier. J’ai moi-même contribué à les véhiculer. Je n’imaginais pas qu’on m’instruisait d’idées fausses. Les plus prudents de mes enseignants et formateurs insistaient sur le caractère “mou” des prétendues sciences des comportements.

Au titre de l’incertitude, on tend à justifier le flou et le brouillard qui servent d’arguments. La rationalité ne pourrait être le moyen de traiter les informations, il faudrait du feeling et de l’intuition et de “l’ouverture d’esprit”. Toute contestation fondée sur le raisonnement est recalée au nom de cette sacrosainte “ouverture d’esprit”. Mais il n’empêche qu’au nom de ces représentations, on tire des leçons qui fondent des décisions, voire des pratiques relationnelles de management. En fait, il ne s’agit que de croyances. Rien de méthodique là dedans, rien de scientifique, que de l’élucubration bénéficiant de la bienveillance de nombreux professeurs et enseignants n’ayant jamais pris la peine de vérifier la moindre des affirmations.

kubler rossPremière mystification : la courbe du deuil d’Elysabeth Kubler-Ross par exemple, appliquée au situation de changement, on développe un raisonnement sophistique de type : si vous résistez au changement mis en place, ne vous étonnez pas de sombrer dans les affres de la dépression, puisque c’est dans la logique de la courbe du deuil appliquée au changement. Tout aussi invraisemblable qu’invérifiable. En réfléchissant un tant soit peu, on comprend l’absence de vraisemblance du cycle inventé par E. Kubler-Ross. Le mal-fondé de la transposition dans les situations de changements est encore plus flagrant. Selon la théorie, le changement engagé serait de même nature qu’une mort médicalement annoncée, toute résistance serait vaine et témoignerait d’un manque de réalisme. Le prétendu outil est ainsi utilisé à des fins manipulatrices, souvent à l’insu même de celui qui l’utilise.

pyramide de maslowDeuxième mystification : la pyramide de Maslow est une représentation protestante des besoins et désirs des personnes. Les besoins ne sont pas ressentis selon la même logique par les personnes, ils peuvent mêmes être très différents. Cette pyramide est un trompe oeil de l’intelligence, c’est du même ordre d’idée que de vouloir étudier l’astronomie en insistant sur l’observation du coucher et du lever de soleil pour crédibiliser le géocentrisme. Cette conception est typiquement protestante, et dans un contexte politique et économique précis. C’est un cliché d’époque. Elle ne vaut plus rien maintenant, même aux USA.

triangle de karpmannTroisième mystification : le triangle de Karpman ? Un modèle qui a de quoi faire jaser dans le monde des risques psycho-sociaux où l’incompétence monte avec conviction sur les chaires universitaires, dans les grandes écoles du management et se diffusent à coup d’études publiées par les associations du travail où l’on ne vérifie rien de tout cela avant de le propager. Voici donc véhiculée l’idée des relations triangulaires. Elles seraient liées à des rôles distribués entre persécuteur, victime et sauveur. Les rôles s’alternent selon un principe très opportun pour le théoricien de cette représentation somme toute très foireuse, mais qui plait à ceux qui s’imaginent en capacité de faire de la lecture de pensée et d’intention. La critique que j’en ai faite à partir du film “Oui, mais’ est amplement suffisante.

Ces trois leurres présentées comme des vérités dans la plupart des formations au management sont des hontes intellectuelles. Elles sont absurdes, et mêmes ridicules. Maintenant que l’on a un peu avancé dans la qualité du raisonnement. il serait temps que les consultants et formateurs s’actualisent et cessent de les véhiculer.

Elections municipales : quels candidats choisir ?

Lorsque j’avais une dizaine d’années, j’entendais mes aînés proclamer “Tout est politique. Acheter du pain, c’est politique. Quand tu vas dormir et l’heure à laquelle tu te lèves, c’est politique.” Si la politique est partout, alors elle peut avoir diverses expressions. Encore faut-il en comprendre ses enjeux, ses implications, et d’abord la signification du mot politique. Tout est politique quand on comprend que même l’apolitisme est une manière de faire ramper les ramifications d’une pensée normative, de laisser dominer ceux pour qui les pouvoirs sont les moyens d’obtenir autant de soumissions.  

La politique, c’est participer ou laisser décider, au moment d’une élection ou/et à tout moment d’un mandat

La politique réside dans la manière de concevoir le lien social. Elle implique le rapport à la décision, à la conduite de la vie des autres, de la sienne, à considérer le présent, le récit des expériences, de l’Histoire, à définir les projets, à regarder l’avenir, à proposer ou imposer, à obtenir les petites résignations et les grandes allégeances.

La politique, c’est la manière dont on peut envisager la promotion du lien social, de son établissement à son entretien, avec la complexité des engagements et des désengagements, de l’enseignement aux enfants à la formation continue des adultes et de l’intervention de tiers lorsque les choses se détériorent. La politique, c’est une affaire de médiation. C’est l’historique implication des philosophes de la cité grecque dans la conduite de la cité. La politique est en lien étroit avec la manière de vivre en société. Si être élu, c’est obtenir de pleins pouvoirs, c’est d’évidence une toute autre politique que si, être élu, c’est animer la cité en restant à l’écoute des citoyens.

Une alternative politique : conduire à des soumissions ou favoriser des adhésions

Ainsi, la culture de la médiation engage chacun sur une nouvelle manière de l’exercice de l’autorité. Il ne s’agit pas de prendre les décisions à la place des citoyens, mais d’accompagner la mise en place de projets communs. Pour ceux qui n’en n’ont pas la formation, c’est un exercice impossible à maintenir. Il faut donc commencer par développer ces nouveaux savoirs qui font plus que décentraliser les systèmes de décisions, plus que de déléguer les fonctions et les rôles ; il s’agit de changer un mode représentatif par un mode participatif ; c’est un travail en profondeur sur les rapports à l’éducation.

Attention aux chants des sirènes de l’extrême droite 

Ils sont nombreux parmi les électeurs et les candidats à être dans une grande fragilité. Ils sont nombreux à aimer les icônes. Ils sont nombreux à s’enthousiasmer lorsque ceux qui les dirigent avec de petits partages, obtiennent les résultats de leur servitude (La Boétie). Les risques sont de favoriser le retour d’un système politique fondé sur l’exclusion, la domination, la mise à l’index et la délation, en faisant croire que c’est une voie pour que ceux qui méritent ne soient plus déçus. Non seulement, ce sont des raisonnements absurdes, mais c’est une peste politique. Dans le même genre d’idée, en son temps, beaucoup avaient cru avec sincérité que le maréchal Pétain était un bon choix et ce fut une catastrophe.

Dans tous les cas, face aux chahuts et aux aléas de la vie sociale, dans un pays qui n’a jamais été aussi riche depuis le temps que les civilisations existent, les citoyens doivent être vigilants à ne pas se laisser charmer par les discours qui endorment les consciences. La voix d’Homère rappelle à tous que les sirènes ont des paroles qui séduisent, et que pour les entendre sans s’y laisser prendre, il faut souvent adopter de fortes mesures de résistance. Dans tous les cas, ceux qui s’embarquent ne se rendent pas compte de la cause qu’ils servent et de celle qu’ils détruisent. Les choix des systèmes autoritaires sont de cette nature, ils empêchent la poursuite d’un projet commun fondé sur la solidarité et la garantie des libertés. Attention donc à cette nouvelle parure avec laquelle l’extrême droite française se maquille.

Qui ne sont pas “médiateurs professionnels” ?

Lorsque j’ai initié l’usage de “médiateur professionnel” et de “médiation professionnelle”, ils ont été nombreux dans le microcosme de la médiation des conflits à dénigrer ces deux notions. Pour eux, le médiateur ne pouvait pas être un professionnel, non. Pour eux, être médiateur ça devait rester une activité annexe à celle de conseil ou d’arbitre ; pour eux, la médiation, c’était (et pour beaucoup c’est toujours) un mi chemin entre la morale et le droit ; avec un peu de psychologie, le médiateur doit arriver à ce que ses interlocuteurs deviennent raisonnables. Selon eux, la médiation, c’est fait pour ramener les personnes sur les chemins de la conformité. Pour eux, la médiation, c’est une mission, à la rigueur une activité de retraités, ou de fonctionnaires bons offices, ou de personnes travaillant dans un organisme subventionné, sous tutelle de l’Etat ou d’une para-administration. En tout cas, l’idée de la “médiation professionnelle” leur apparaissait (et encore…) une usurpation. Elle ne devait pas faire de chemin du tout. Pour eux, médiateur professionnel, c’était abusif, voire un non-sens.

J’ai défendu l’idée par la preuve : “un médiateur, une mission, un résultat”. J’ai démontré que l’on sait où conduit un conflit et où une médiation professionnelle peut conduire aussi. J’ai imposé une vision scientifique de la résolution des différends. Ca a vraiment commencé en 1999, lorsque j’ai écrit mon bouquin “Pratique de la médiation professionnelle” (ESF). Alors, à ce moment là, comme j’ai insisté, les concurrents de l’EPMN, la seule école de médiation professionnelle, ont concédé qu’on pouvait dire “professionnel de la médiation”, mais pas “médiateur professionnel”. Selon eux, on pouvait parler de “professionnalisation de la médiation”, mais pas de “médiation professionnelle”. Les plus ardents défenseurs de la non médiation professionnelle étaient dans le monde du droit. Ils voyaient émerger une profession sur le terrain du règlement des conflits. Mais pas seulement, des psychologues aussi, et beaucoup de personnes du milieu confessionnel.

Et j’ai poursuivi. J’ai façonné la médiation professionnelle. J’en ai fait une discipline. J’ai suivi l’évidente vécue en entreprise : la médiation était professionnelle et médiateur devenait une profession à part… une profession à part entière.

Dans la médiation professionnelle, pas de psychologie, rien qui ne puisse être démontré, attesté, pas de droit, pas de sociologie, pas d’argument statistique, pas de morale, pas de recours à la conformisation. En médiation professionnelle, une approche rigoureuse, méthodique, rationnelle, précise, transmissible, une pratique d’aide à la structuration de la pensée, des processus de soutien du libre arbitre par la réflexion et d’accompagnement de projets.

Alors, ils sont venus surfer sur la vague, parasiter le concept avec leur incompétence. Certains sont venus se former à l’EPMN. Ils pompent l’éthique, la déontologie, quelques techniques qu’ils peinent à reproduire, maquillent l’altérocentrage et les processus structurés. Mais incapables d’assimiler la rigueur, ils sont partis en s’appropriant quelques concepts en les vidant de leur contenu. Ils dispensent aujourd’hui des formations avec des contenus relevant de la psychologie et même des pires inepties, détournant la notion de médiation professionnelle de sa rigueur éthique et déontologique qu’ils n’ont pas pu supporter.

Alors pour vous permettre de faire le tri, les organisations fondatrices de la médiation professionnelle viennent de publier le tableau officiel des médiateurs professionnels. Et en tout cas, n’hésitez pas à venir à l’EPMN, à Bordeaux, au lieu de vous embringuer dans une formation de bateleur.

Les médiateurs professionnels savent comment conduire leurs processus, ils savent aider les personnes à trouver leur issue, à choisir leurs solutions. En tant que membres de la CPMN, ils sont les seuls à préserver la libre décision des parties, à promouvoir le droit à la médiation. Avec les médiateurs professionnels, je vous remercie de votre confiance.

De la manif pour tous à l’opposition au droit à la médiation

Le mouvement de la Manifpourtous a fait reporter le projet de loi famille. Victoire ! Mais les manifestants savent-ils vraiment contre quoi ils ont manifesté ? Les slogans étaient réchauffés, les mots d’ordre étaient faux, la cause n’avait rien à voir avec le but affiché, tout était bidonné et pourtant, marionnettes dont le porte-voix était le ragot, les leaders ont réussi leur coup. Pourquoi ? Comment ? Trop forts !

La grande manipulation

Le mot d’ordre lancé par les leaders de ce mouvement était de se rassembler contre la “familiophobie” du gouvernement. La mobilisation se faisait au moyen de rumeurs lancées sur le net selon lesquelles :

  • le ministre de l’éducation voulait faire enseigner la “théorie du genre”, ce dont il n’a jamais été question
  • la procréation médicalement assistée (PMA) était dans le projet de loi, ce qui est totalement faux
  • la gestation pour autrui (GPA) serait mise en place, ce qui n’était pas non plus dans les textes

Alors quoi ? Pourquoi tant de bruit ? Pour le plaisir de venir contrecarrer quelque chose qui n’était pas prévu ? Non, bien sûr. Il suffit de s’intéresser au contenu réel de ce texte et on trouve ce dont les leaders traditionalistes ne voulaient pas.

Les leaders apparents du mouvement de la manif pour tous et leurs copains…

Ludovine de La Rochère, née Mégret d’Étigny de Sérilly, est présidente de La Manif pour tous, chargée de communication à la Fondation créée par Jérôme-Lejeune, décédé en 1994, docteur honoris causa de l’Opus Dei dont il était membre, connu aussi pour ses positions antiavortement. Elle a été secrétaire générale de la revue Commentaire, laquelle serait la « seule revue intellectuelle de droite qui compte vraiment », selon Olivier Corpet, alors président fondateur de l’Institut mémoires de l’édition contemporaine. Elle a également été chargée de communication de la Conférence des évêques de France, avant de l’être pour la fondation Jérôme Lejeune qui continue à la salarier pour qu’elle ait tout le temps nécessaire à son action militante.

Frigide Barjot, pseudonyme de Virginie Tellenne, dont le sens même du calembour n’est pas autre chose qu’une négation de la féminité et suggérant l’excision. Comique logée pendant des années aux frais des contribuables parisiens, elle se proclame attachée de presse de Jésus, se déclare contre la distribution des préservatifs, même en prévention du sida, contre l’IVG et commet une chanson qui en dit long sur ses préconisations sexuelles, son exhibitionnisme militant autant sur le cynisme de ses théories : “Fais-moi l’amour avec deux doigts”, soutenue par Thierry Ardison.

Bruno Tellenne, frère de l’animateur de télé Karl Zéro (Marc Télenne), est le conjoint de Frigide Barjot. Il utilise un pseudonyme Basile de Koch, pour “bacille de Koch”. Sa mère est animatrice de la chaîne de télévision catholique : KTO. Pasticheur, il est coauteur d’un livre défendant les théories de droite extrême “la Préférence nationale, réponse à l’immigration“, chez Albin Michel, dirigé par Jean-Yves Le Gallou, membre du Front national, paru en 1985 et signé du Club de l’Horloge, cercle politique ultradroitier.

On comprend mieux les intérêts servis et comment une médiatisation aussi forte a été apportée au projet délirant de personnes qui utilisent des pseudo ridicules. Le couple était la médiatisation et désormais, ça risque de faire long feu puisque les relais ne seront plus là.

Enfin, c’est quoi toutes ces organisations qui sont mobilisées ? Rien, “coquilles vides“. Mais ! Mais poches pleines : la majorité des associations revendiquées dans le collectif sont des associations inexistantes ou créées par les mêmes personnes, une habitude dans ce petit monde associatif du détournement qu’en d’autre temps on appelait des “faux-nez”. La réponse à la question mais d’où vient l’argent des organisateurs semblent pouvoir être de ces associations proches de l’Eglise catholique : Alliance VITA, Familles de France, Associations familiales catholiques, et de la mouvance National Organization for Marriage. Tiens donc, on y trouve des associations de la vieille garde de la droite politique subventionnées par l’Union nationales des associations familiales (UNAF)…

Qu’y avait-il réellement dans le texte que le gouvernement n’a finalement pas maintenu ?

Le contenu de ce texte peut sembler anodin par rapport à ce qui était hurlé. Il pourrait sembler bizarre que pour un contenu sans rapport avec les protestations, une pareille mobilisation ait pu être mise en place. Mais il en allait de bien d’autre chose. Le  jeu mis en place par les intégristes à la tête du mouvement répondait à un risque tout aussi important mais indicible.

Le fonctionnement global des dirigeants de ces mouvements, Opus dei en tête, est de contester l’individualité et de défaire les droits de l’homme (ils parlent de droitdel’hommisme). Oui, rien que cela. Pour eux, la vie est une soumission à une autorité, jusqu’au soutien à des systèmes dictatoriaux, quitte à réclamer le droit à la démocratie pour faire passer leurs idées. La fin justifie les moyens, on en rigole, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. L’autorité commence par une représentation mystique (dieu) pour se répercuter par ceux qui se revendiquent, dans le cadre d’une organisation spécifique de l’ordre établi depuis deux milles ans, les représentants de cette autorité. Alors, oui, c’est de la liberté individuelle dont il s’agissait, et à plusieurs titres :

  • modification de l’autorité parentale
  • création du statut de beaux-parents
  • médiation obligatoire lors de la judiciarisation des conséquences d’une séparation
  • lutte contre les châtiments corporels
  • pré-majorité à 16 ans
  • réforme de l’adoption
  • facilité d’accès aux informations sur ses origines

Ainsi, pas de PMA ni de GPA. En revanche, des réformes sur les rapports à l’autorité, qui impliquent une sorte de droit d’ingérence dans les modes éducatifs, telle l’usage de la violence dans les rapports parents/enfants, la modification d’une représentation sur le lien exclusif du sang pour l’autorité parentale, la possibilité pour les adolescent de s’extraire encore plus tôt de la soumission aux parents. Globalement, il y va d’une évolution du rapport à la soumission dans le contexte familial (autorité parentale, statuts de beaux-parents), d’une extension de la libre décision appliquée aux adolescents (pré-méjorité), de la non-soumission à la décision arbitraire d’autrui (châtiments corporels, cacher les informations sur ses origines) et de la libre décision assistée par médiateur pour étendre le libre arbitre par delà les rapports conflictuels, au lieu de la soumission souvent illusoire (appel, cassation, organisation d’insolvabilité, désobéissance, nouvelle procédure…) à une autorité judiciaire.

Les vrais perdants dans le retrait de la loi famille par le gouvernement

La principale perdante dans cette affaire, c’est la médiation appliquée dans les contextes familiaux devenus invivables par les parties. Oui, le résultat de cette manif a été de faire balayer un processus d’aide à l’apaisement, par une libre décision. Oui, le principal perdant est le citoyen qui va devoir continué à se soumettre à la décision d’un juge tandis qu’il aurait eu la possibilité d’être assisté pour pouvoir de manière pérenne mettre un terme à des conflits qui lui pourrissent la vie. Oui, c’est le sens du combat qu’ont mené les catholiques intégristes, avec le soutien de nombreuses personnes, dans l’ombre tel par exemple Fabrice Vert, magistrat de la cour d’appel de Paris, qui est allé de sa diatribe dans la Gazette du Palais, contre la médiation obligatoire, autrement dit contre le droit à la médiation. Son article intitulé opportunément “La tentation de la médiation obligatoire” n’apporte aucun argument pro domo. Selon l’auteur, qui présente des résultats navrant, à se demander pourquoi lui avoir confié une mission qu’il n’a pas su maîtriser, il y aurait au Ministère de la Justice un groupe de travail sur la médiation obligatoire. Faux : aux dires mêmes du président de ce groupe, Marc Juston, le groupe de travail planchait sur les mesures d’accompagnement de la co-parentalité.

La tempête médiatique des municipales passée, il faudra bien revenir sur ce projet indispensable à l’adaptation des institutions et des moeurs : la médiation obligatoire sous la nouvelle forme sémantique, plus juste, le droit à la médiation. Ne perdons quand même pas trop de temps avec ces pantomimes, c’est déjà en marche par d’autres voies…

Pour le moment, les grands perdants de cette manifestation, ce sont les familles en souffrance ! Mais voilà, qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas…

Faire du flouze sur le net : le blues du trader !

graphique pour pigeon traderJe reçois une invitation pour devenir trader pour 100 euro de mise : gagner de l’argent en jouant avec de l’argent. Pas l’argent des autres, non, le mien. C’est d’autres qui imagines jouer avec mon argent tandis que je serais censé jouer avec. Je jette ça à la poubelle. Et puis non, tiens, je vais aller voir ce que c’est. Une vidéo. Un certain Eric, voix d’adolescent, cherche à me convaincre de jouer avec les fluctuations d’un marché invisible : style, ça monte, ça descend. Des témoignages tous plus élogieux servent de potiches autour de la vidéo. Une chance sur deux, comme au casino avec les numéros rouges/noires, passe/manque, pairs/impairs. Il fait une démonstration minable, martingale en moins. Chances simples, comme à pile ou face, quoi. Comment ça se présente ? Des graphiques en montagnes russes qui progressent vers une démonstration à 15.000 euro/ jour (350 euro le 1/4 d’h.). Trop fort. Aller, il y a plein de dents de scies et il faut deviner la tendance. C’est le jeu. Ils l’ont appelé à leur sauce “option binaire”. Je consulte la réputation du site sur internet. Oups ! Réputation épouvantable. Il s’agit de Betonspot : cassé de chez cassé.

Après avoir lu une critique dissuasive sur le site qui prétendait m’enrichir, me voilà sur un autre recommandé par le critique averti : Anyoption. Proposition similaire. La réputation faite me conduirait à penser que si je mise ici plutôt que là et que je perds, ça sera normal, mais pas malhonnête. Dans l’autre cas, si je perdais, ça serait aussi normal, mais malhonnête. Vous voyez la différence, bien sûr. Quant à moi, je fais mes statistiques : dans le premier cas, on a une chance sur deux de gagner, dans le second on a un risque sur deux de perdre. C’est évident que ce n’est pas pareil. On se fout de nous, mais dans un cas c’est sous contrôle, comme avec la Française des jeux, pas dans le second. Où donc se trouve la case pigeon ?

AMF

J’ai pu constater aussi que l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) publie une liste de méchants.

Ce qui m’interroge, c’est la capacité de contrôle, de suivi, de pistage de tout notre système politico-règlementaire. La présence en continue de ces sites sur le net a quelque chose de curieux, c’est comme si des escrocs notoires avaient pignon sur rue. Non, ce n’est pas possible…

On ne trouve pas le moyen d’estampiller de manière visible tous les sites repérés comme pratiquant l’escroquerie “url sur toile”. C’est que ça doit être difficile, à n’en pas douter.

Enfin… en attendant le nettoyage, ne plongez pas dans ces pièges.

L’entreprise n’est pas un lieu de médicalisation ni de thérapie

Les difficultés relationnelles et les comportements manageriaux vécus comme inacceptables peuvent avoir des réponses différentes. Leur médicalisation et leur entrée dans une nosographie de la psychologie combinées à leur encadrement par le droit, tendent à connoter les causes des souffrances relationnelles (maladie, déviance, intentionnalité coupable).

Spécialistes de ces problématiques, initiateurs de la qualité relationnelle et de processus structurés de résolution des différends, les médiateurs professionnels apportent une réponse la mieux intégrée au monde de l’entreprise. Cette réponse correspond à des pratiques associées à la responsabilité sociale des entreprises. Elle est liée à l’exigence éthique dont les entrepreneurs sont naturellement porteur.

La vidéo ci-dessous présente le DMPI : Dispositif de Médiation Professionnelle Interne, que les médiateurs professionnels (CPMN) sont les seuls habilités à mettre en place.

Entre les idéologies de la justice et la philosophie de la médiation

Idéologie encore

Lisons ces deux segments de phrases :

  • Lorsqu’un individu lambda se décide à saisir la justice…
  • Lorsqu’un citoyen fait appel au système judiciaire…

Est-ce la même chose ? L’expression « individu lambda » équivaut-elle au statut de « citoyen » et le terme de « justice » équivaut-il à l’expression « système judicaire » ?

Idéologie bien sûr

Ce n’est pas simple de se défaire de ses croyances individuelles et pour une civilisation entière de se défaire de ses mythes. Le discours sur la justice est non seulement une idéologie mais un leurre spiritualiste provenant de l’entretien d’un mythe lié à l’exercice d’une bienveillante autorité transcendantale. Alors au lieu de cela, face à toute proposition de progrès, on vient dénoncer une utopie. La médiation professionnelle serait une utopie, le droit à la médiation serait une utopie, l’amiabilisation des différends exposés en justice serait une utopie. Pourquoi risquer s’attaquer de la cave au grenier à nos a priori ? Ayant animé pendant des années des cercles de créativité dans les entreprises, c’était la première chose à laquelle j’invitais les participants pour un résultat toujours opérationnel.

Il n’existe pas d’individu lambda en matière de judiciarisation. C’est une mystification sociologique. Le siècle dernier a été porteur de la consécration de la popularisation de « l’individu moyen ». Par affection latine, il en ressort souvent « lambda ». Les pourcentages alimentent le baratin.

Idéologie toujours

Jadis, on pouvait reprocher aux personnes de ne rien comprendre ; on pouvait fataliser sur la servilité : l’instruction obligatoire n’existait pas. On pouvait manipulait l’ignorance d’autant plus aisément qu’elle se roulait dans la crédulité. En offrant le droit à l’instruction, avec l’instruction obligatoire, on a étendu l’exercice de la liberté. Certes, la crédulité existe encore et c’est là que certains manipulent à l’envi les bonnes gens. Le droit d’apprendre les fondamentaux des connaissances humaines, d’y avoir accès, a connu de nombreux adversaires. La dictature napoléonienne, si adulée par un grand nombre, a participé à sa régression. Les systèmes autoritaires font toujours leurs choux gras de l’étendue abyssale de l’ignorance humaine laquelle, grâce à nos aïeux, s’est réduite. Néanmoins, la servitude exerce sur beaucoup de personnes une attraction au nom des autres, et c’est ainsi que les systèmes autoritaires sont légitimés.

Ainsi, Jean-Philippe, qui me faites le plaisir d’être mon contradicteur sur le forum d’AGORAVOX, vous faites partie de ces promoteurs posés d’un système protecteur des représentations au service de la servitude humaine. Pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’on a à faire des droits des autres, alors que ceux dont on dispose nous satisfont ? Qu’est-ce qu’on a à faire de l’illettrisme et de la famine, tandis qu’on sait lire et qu’on a les moyens de réveillonner tous les jours ?

Vous dites : la « justice française est en mauvais état … l’Etat n’a plus les moyens … les juridictions de proximité n’existent plus mais continuent de fonctionner… preuve de la dégradation … » et la médiation serait un moyen qu’on viendrait « fourguer ».

Ce que nous pouvons constater c’est que ce qui conduit les personnes au système judiciaire, c’est comme vous le dites : le même manque d’imagination dont vous faites preuve au nom de tout le monde. On va au juge quand on ne sait plus faire autrement. On a recours à un tiers contraignant quand on a atteint ses propres limites. Quand un conflit est résolu, ce que j’entends de la part des anciens protagonistes, c’est « Si j’avais su ! », ce qui témoigne avec constance d’une conscience rétrospective des conséquences de cette regrettable ignorance. Les « médiateurs professionnels » interagissent là. Ils apportent des moyens de connaissance, de réflexion et de décision. Vous, lorsque vous arrivez au taquet de votre imagination, vous supposez que les autres doivent y arriver aussi. C’est alors que vous justifiez le recours au système de substitution, avec ses voies privatives de la libre décision ; et c’est alors que je vous dis « Aidons les citoyens à réfléchir pour qu’ils préservent leur libre arbitre. ».

Notez bien que la discussion tourne autour de l’idée que vous vous faites de l’individu lambda et que je me fais de cette personne citoyenne empêtrée dans une relation conflictuelle.

L’utopie que vous mettez à l’index est un processus de créativité très performant appliqué aux relations conflictuelles. Le « médiateur professionnel » que vous rejetez est un tiers formé à la conduite d’un processus d’aide à la réflexion et de décision. C’est ainsi que vous trouvez d’autres idées pour démêler ce que vous avez déclaré « positions inconciliables ».

Une chose encore

Laisser entendre que je suis le porteur d’une parole gouvernementale, en indiquant que « l’Etat fait de la diversion … et que cet article en fait partie », c’est m’attribuer une position que je n’ai pas. Je n’ai pas l’oreille de Christiane Taubira ni d’un(e) autre. Je ne fais partie d’aucun programme. En 2012, notre organisation a proposé la création d’un ministère de la médiation, parce que nous constatons que ça serait opportun au moins pour y voir plus clair et mettre en place une concertation nationale sur ce sujet ; elle porte le projet très intéressant du droit à la médiation auquel vous vous opposez, comme d’autres l’ont fait contre le droit à l’éducation.

Philosophie enfin

La « médiation professionnelle » ne peut exister que s’il y a un Etat de droit, un système judiciaire affirmé, des juges ayant les moyens de leur position affirmée. Cette médiation est l’ultime recours pour préserver la libre décision. Au delà, c’est le juge qui doit avoir les moyens de trancher.

Maintenant, il nous faut convaincre. Face aux idéologies qui participent à l’animation des débats, un peu de philosophie. C’est vrai qu’il y a des expérimentations et que nous progressons en audience. C’est un travail très intéressant et c’est aussi la raison pour laquelle je prends le temps de lire attentivement le sens de vos objections et de vous répondre. En tout cas, vous aurez retenu que je m’inscris dans la lignée de la revendication de l’exercice de la liberté citoyenne et c’est de celle-là qu’il s’agit bien plus que d’une préoccupation de finances de l’Etat. Que trouver à redire si opportunément l’une rencontre l’autre, sinon que nous marchons vers la réalisation de cette utopie, laquelle ne peut que chagriner les autoritaires et réjouir les citoyens.