Auteur: Jean-Louis Lascoux

Pratique de la médiation professionnelle, 6° édition ESF

Nouvelle édition de Pratique de la médiation professionnelle, Jean-Louis Lascoux, édition ESF. Il fait sa route parmi les meilleures ventes sur le sujet. Et pour cause, c’est l’ouvrage de la médiation professionnelle. Les bases sont là, clairement posées depuis plus de dix ans maintenant. Lire la suite =>

J’ai regardé l’émission Déshabillons-les, sur Public Sénat

La chaîne Public Sénat a cédé à la tentation du style horoscope. On paie pour ça parce que la rédaction fait dans la démagogie et des journalistes se roulent dans les sornettes intellectuelles. J’ai regardé le 3 avril 2013 Déshabillons-les. Qui “les” ? Les politiciens, bien-sûr. Alors, cette fois, le premier ministre était mis sur la piste de la “pole danse”. Sur le plateau, deux spécialistes du langage l’un des mots l’autre des gestes.

Stéphane Bunard était là. C’est qui ? Il est étiqueté “synergologue” ; ça désignerait un champ d’étude du non-verbal. Là, il m’a convaincu : en un temps record il a fait valoir l’ineptie de cette approche. A coup de références invérifiables, il a fondé son argumentation. (suite…)

De Tapie à Cahuzac, Besson en passant par Pasqua et …

Le scandale produit par l’arrogance de Jérôme Cahuzac face à la presse enthousiaste n’a rien de spécial. La différence est l’insistance,  voire l’acharnement auraient dit certains, à vouloir présenter Cahuzac comme exceptionnel dans son mensonge, exceptionnel dans son ascension politique, exceptionnel dans sa manière de faire de l’argent. (suite…)

Action de groupe : le gouvernement ne répondra que si vous cliquez…

Le gouvernement est en train de faire naître une nouvelle pratique “démocratique” avec internet. Désormais, la loi pourrait bien n’être inspirée que par les seuls internautes. Ceux qui n’utilisent pas internet, ceux qui n’ont pas envie de se coller les doigts sur un clavier, ceux dont le cerveau est réticent aux petits écrans, ceux-là ne peuvent pas participer à la démocratie par le clic. (suite…)

Rengaine : les choses s’améliorent mais pas pour tout le monde…

Pour aller à Suresnes ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine on passe sous les ponts
Pendants le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
L’ cœoeur plein d’entrain, ça va, ça vient,
Mais l’ soir lorsque tout dort tranquille……. (suite…)

La médiation professionnelle, pour améliorer l’exercice de la libre décision et de la qualité relationnelle

La médiation, on en parle. Il n’y a pas un jour sans qu’il ne soit question de médiation, de médiateur, quel que soit le domaine : économique, politique, social, familial, entreprise, institutionnel… L’effort de promotion est constant, partout, dans le champ de l’initiative privée et dans l’action publique. Si le législateur français s’embrouille, confondant ici et là médiation, négociation, conciliation et arbitrage, il n’est pas le seul et la France n’est pas plus en retard que les autres pays sur ce point. Il n’y a pas de compétition à engager sur ce terrain : la médiation se répand partout et c’est pour le bien de tous. (suite…)

Le printemps arabe est un coma religieux

Comparer les événements qui ont lieu dans certains pays arabes au printemps des révolutions en Europe témoigne d’un sens curieux de l’analyse historique. Nous n’avons pas suffisamment de recul pour savoir ce que la chute de Ben Ali a ouvert ou fermé en Tunisie. Ce dictateur courtisé par l’ensemble de la classe politique française tenait son pays dans un coma. Le vocabulaire printanier correspond bien moins à la réalité que celui d’un état de santé. (suite…)

La comédie humaine, Depardieu et les politiciens français

Gérard Depardieu est entré dans ma vie avec son rôle de Cyrano de Bergerac. Le reste, je l’aurais presque oublié. Oubliés l’An 1 et Trop belle pour toi. D’évidence, je ne suis pas fan. Il n’a rien qui me plaise dans ses attitudes, dans ses rôles, dans sa diction. Je l’ai vu à l’écran, mais je ne l’ai pas retenu. A le voir, je me souviens qu’il est aussi lourd que son apparence. Et pourtant, il me serait presque devenu sympathique avec sa nationalité belge. Il me serait presque devenu agréable avec son émigration en Russie. Il aurait presque pris du panache. Mais pauvre Depardieu qui va pourlécher les babines du dictateur Poutine ! Pourtant, il aurait presque pris du Cyrano en tirant sa révérence à des politiques donneurs de leçons, eux qui devraient commencer par regarder dans leur propre cour et passer le balai sur leurs pratiques arrogantes. Gérard Depardieu commençait à m’amuser. Mais à peine commencé, c’est déjà fini. Une comète de la distraction. Les politiciens de France avec leurs engagements jamais tenus de changer la captation des pouvoirs citoyens, de baisser leurs rémunérations inadmissibles, devraient prendre exemple sur lui…

La survie aux Etats-Unis d’Amérique s’apprend dès l’école

« Il n’y a pas de bourreaux sans victimes potentielles. » C’est ce discours très séduisant que j’ai entendu récemment concernant des victimes de violence. Il permet d’ailleurs de faire le plein de justifications chez les violeurs en Inde et dans les pays qui pratiquent la charia. Avec cette idée, les enfants de l’école de Newtown, et leurs parents, sont responsables de ce qui leur est arrivé. (suite…)

Pourquoi les homosexuels veulent-ils se marier ?

En France, la pensée de Descartes, l’avènement des Droits Humains, les progrès scientifiques ont créé des ruptures avec l’obscurantisme sur lesquels reposaient des systèmes d’autorité les plus arbitraires. Nous ne sommes plus dans une société où les conceptions intuitives, les sensibilités morales, les aspirations spirituelles, les fantasmes sociétaux de ceux qui détiennent des pouvoirs s’imposent à tous. Nous vivons dans une société qui ne repose plus sur l’idée qu’une volonté extérieure à l’individu déciderait de son existence.

Nous sommes dans une société qui a évolué vers la reconnaissance de l’individualité. Le droit est remis sur le métier pour l’adapter aux nouvelles considérations et aux besoins de chacun. Il ne doit plus répondre aux règlements de vie de quelques uns au nom de tous. Nous sommes dans une société où le droit est rediscutable. Nous passons d’une société de droit, c’est-à-dire de contrainte, à une société de médiation, c’est-à-dire de recherche de consensus. Les repères sociétaux ne vont plus du nivellement collectif à l’individu, mais de l’individu à l’intérêt collectif.

Nous sommes dans une société où l’effacement individuel devant la représentation collective ne s’impose plus. Il ne s’agit plus de traiter tout le monde selon les conceptions de quelques uns, mais de reprendre les éléments de droit pour permettre à chacun de ne pas se sentir déconsidéré par rapport à qui que ce soit. L’inversion anime le nouveau paradigme. Et le mariage, qui peut sembler être l’un des fondamentaux de notre organisation sociale, fait partie de ces repères qui sont légitimement revisités.

Du retournement de l’aspiration individuel au fantasme spirituel en société

Qu’est-ce que le mariage ? Une décision sociétale ou un choix entre des individus ? Si l’on retient que le mariage consacre un choix fait au nom de l’antériorité, pour une continuité de l’historicité, alors le mariage n’est pas une décision des individus. Il s’agirait d’une décision collective prise à l’initiative d’un groupe, selon les règles plus ou moins claires, ou des rites plutôt magiques. De ce fait, le mariage dépasserait l’individu et ne correspondrait pas plus à son choix qu’à une question de volonté. Des personnes s’uniraient parce qu’une force supérieure les y pousserait et les règles du mariage s’imposeraient pour empêcher leur remise en cause. Mais alors qui serait le rédacteur de ces règles ? Comment auraient-elles pu évoluer ? Comment se ferait-il qu’elles n’aient pas toujours été édictées et que par exemple elles n’apparaîtraient pas dans les textes sumériens, bien plus anciens que les textes bibliques qui ne les célèbrent pas plus ?

Si la mémoire collective existait, il serait possible de dire si le mariage a été encouragé à une période où la sédentarisation était une préoccupation pour ceux qui dirigeaient la société. Mais si le futur est un monde d’hypothèses, le passé est une source inépuisables d’interprétations.

Le mariage contre l’instabilité affective et pour la normalisation relationnelle

De tout temps, le mariage a résulté d’une implication individuelle, qu’il ait été imposé aux mariés ou choisi par eux.  Le mariage traduit une volonté déclarée de montrer un lien de deux individus à l’ensemble du corps social, comme la sédentarisation a conduit les individus à se reconnaître dans une identité collective.

L’évolution des rapports sociaux a fait reconnaître le droit au divorce, comme l’identité collective se repousse au delà des frontières. On accepte désormais que le lien affectif n’existant plus, il en reste un lien contractuel qui peut être rompu. Conséquemment, si le mariage est considéré comme un élément fondateur de l’organisation sociale, le divorce en est devenu son pendant. Contexte d’affrontements et de troubles multiples, le mariage ne pouvait tenir dans une société où la vie se prolonge. Ainsi, plus sûrement que le mariage, le divorce est facteur de paix sociale.

Si au moyen-âge le mariage a pu représenter un outil au service de la consolidation sociale, en conjuguant sédentarisation avec la foi et la fidélité, dans notre société, le mariage ne peut être considéré que comme un élément contractuel. En conséquence, à ce titre, il serait discriminatoire de ne pas autoriser toutes les personnes de pouvoir le conclure.

La loi du futur tournée vers le présent

Sachant que le mariage est en voie d’extinction, l’offrir aux homosexuels pourrait sembler mesquin. Mais si le mariage peut traduire la chance de se sentir sécurisé dans une relation amoureuse au sein d’une organisation sociale, tout en ayant vécu une période extraordinaire de normalité, pourquoi en priver qui que ce soit ? C’est donc moins en raison de l’égalité que ce droit doit être réformé, mais plutôt au nom de l’altérité. Le droit au mariage ne porte pas  atteinte à celui au célibat. Ceux qui font ce choix, hommes et femmes d’église, privent l’humanité de leur potentiel géniteur et personne ne songe à leur en faire reproche. Ainsi droit au mariage et droit au célibat relève d’une liberté aussi fondamentale que du droit de disposer de son corps.

Le code civil n’a rien de magique. Souhaitons à aucune génération d’avoir un code sur lequel elle ne pourrait revenir. Le droit est appuyé sur les ruines du passé et il régit le présent. Il tend à retenir les changements et les progrès.

Habituellement, le droit provient du passé. Avec des réformes de ce type, nous offrons aux générations futures une plus grande facilité relationnelle. Nous leur offrons des réponses de liberté. C’est ainsi que le droit peut commencer à s’inscrire dans une démarche anticipatrice. En cessant d’être contraignant, il devient émancipateur.

== A voir également, si vraiment vous disposez de temps, entre minuit et six heures du matin, l’enregistrement de l’audition des représentants religieux par la commission parlementaire, du 29 novembre 2012. A noter que les libres penseurs n’avaient pas été invités. Mais ils ne sont pas organisés en religion…