Auteur: Jean-Louis Lascoux

Pour un réseau social libre : quelques idées

Inventer un nouveau réseau pour contrer la spéculation sauvage

Les réseaux sociaux se sont développés avec la réalisation du fantasme des relations. Rester ou entrer en contact. Démultiplier ou simplifier la mise en relation. Diffuser des informations. La télé réalité à la portée de tous. L’exhibition. Se faire connaître. Le désir de se montrer, de s’étaler en public, de s’épancher. Communiquer. Certains se connectent avec le monde, d’autres ont la conviction que le monde se connecte avec eux. Dans tous les cas, les informations sont stockées sur des disques durs à la merci de toutes les spéculations. Chaque journal intime est accessible à tous. Les propriétaires des systèmes signent des chartes éthique avec d’autant plus de fanfaronnade que leurs engagements, dès le départ, ne valent pas plus que la fraternité vue d’un bûcher de l’inquisition.

Mettre en place un réseau social responsable, libre et éthique

Il faut développer un réseau social souple, accessible et dynamique. Un réseau qui permette à chacun d’aller et venir sans être pisté. Pour cela, il convient de définir des règles simples, fondées sur la nétiquette, l’éthique de l’Internet historique. Ce système expérimenté aurait pour effet marginal de contrer les systèmes orweliens en cours d’expansion. Il favoriserait le développement de communautés respectueuses avec des garanties éthiques. Le système wordpress présente un certain potentiel, mais l’application n’est pas ancore suffisamment performante. Dans cette perspective, il faut que le réseau social libre puisse notamment :

  • garantir l’anonymat à chacun
  • créer des passerelles facilement modifiables entre les réseaux. Seuls les utilisateurs pourraient établir des liens avec un ou plusieurs membres d’autres communautés ;
  • la rupture de liens ne laisserait pas plus de trace
  • que l’on puisse se mettre en ligne et se mettre hors-ligne en retirant les informations qui nous concernent sans que l’on puisse en trouver les traces de passage ;
  • que l’on puisse créer ou non une fiche présence et son retrait provoquerait automatiquement son effacement partout, et immédiat par une anonymisation des informations, via l’introduction automatique de caractères de brouillage et de pixels de floutage
  • une désignation de veilleurs dans la communauté qui garantissent l’éthique du système.

Une application libre de droit pourrait être téléchargée. Elle aurait pour fonction de se connecter à souhait avec la communauté, sans laisser ses traces sur des serveurs où la compilation et les indiscrétions multiples sont faites au nom de l’intérêt… de toutes les spéculations.

Une difficulté technique à surmonter porte sur la gestion des bandes passantes. Toutefois, les garanties d’un tel système peuvent être suffisamment nombreuses pour qu’il existe un véritable potentiel de développement.

2011 en France : tête de turc pour génocide arméniens en 1915

La contestation du génocide des arméniens de 1915 n’est pas une thèse qui fait en France un chemin si significatif pour qu’une loi réprime les éventuels négationnistes. Le génocide arménien est reconnu en France depuis 2001. La cause arménienne est si acquise qu’un article de la Wikipédia francophone est intitulé, sans ambiguïté : Génocide arménien et si la page de discussion est animée, elle n’a guère été enflammée. Un article similaire est proposé sur la Wikipedia turque.

A qui donc est destinée la leçon punitive ? Quelle est donc cette nouvelle fantaisie du pouvoir politique français ? Quelle est cette démarche visant à chercher la sympathie pour une cause, au point de créer une telle adversité de la part de la Turquie ? Ces questions pourraient-elles trouver une réponse si l’on connaissait mieux les motivations de la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, qui apparaît à l’initiative de cette proposition de loi ?

Valérie Boyer est une élue des Bouches du Rhône, dans le 7e secteur de Marseille (13e et 14e arrondissements) sur la liste de Jean-Claude Gaudin. Marseille est une ville où vit la plus importante communauté arménienne. La démarche partisane voisine la stratégie électorale.

Faut-il s’attendre à ce que le gouvernement français, après son soutien d’automne au printemps arabe, se lance dans une leçon de morale à tous les États du monde ?

Faut-il s’attendre à ce qu’après avoir été le plus pro-américain des présidents français, dès le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy en vienne à sommer les États-Unis de reconnaître le génocide des indiens d’Amérique ? En effet, à devoir accomplir une telle mission, plusieurs quinquennats ne devraient pas être suffisants.

De combien de têtes de turc ces politiciens vont-t-ils encore avoir besoin ? Qui seront ceux, la prochain fois, vers qui l’index pointé invitera les regards vindicatifs à se tourner ?

Est-ce là ce que les citoyens peuvent attendre d’un parlement et d’un gouvernement dans une situation où les conditions de vie s’aggravent pour des milliers de concitoyens, où les conséquences des carambouillages financiers (que d’aucuns appellent “la crise”) frappent de plus en plus de personnes, où les prêches d’exclusion trouvent de plus en plus d’écho, où les mouvements sociaux ajoutent aux désagréments hivernaux ?

Les illustrations proviennent de WikiMedia Commons

 

De la justice à la médiation

Le sujet de la Justice semble délicat. Du divin à l’homme, de la justice sociétale à la justice en soi, bien des choses peuvent être emmêlées. La confusion pourrait bien desservir l’idée même de justice. La représentation n’est-elle pas mouvante à souhait, justifiant aussi bien ce que d’aucuns considèreront comme des abus de position dominante ? Qu’il s’agisse d’un repère sociétal ou d’un sentiment, la justice ne semble pas répondre aux mêmes attentes. Par conséquent, il est indispensable de ne pas en rester là. La justice est trop souvent évoquée pour ne pas être tournée dans tous les sens.

A l’occasion des rencontres philosophiques d’Uriage, dont le thème était “La justice aux sources du juste “, du 14 au 16 Octobre 2011, j’ai présenté une situation de médiation où l’entente des parties dépasse totalement la représentation de l’équité et de la justice. Et ceci n’est qu’un exemple.

La démonstration va dans le sens de dire que pour mettre un terme à un différend, rien ne vaut l’intelligence des parties… Les observateurs et les curieux, faits de media et de moralistes, doivent rester silencieux et penser à ce moment de sagesse qui les dépasse.

Voir vidéo

Un procès contre les lyncheurs de Kadhafi

Tout crime mérite-t-il d’être poursuivi ?

Soyons logique, les assassins de Kadhafi doivent passer en justice dans leur pays, sinon être poursuivis pour crime contre l’humanité. Un lynchage a été commis. Des vidéos en attestent. Des images pénibles, incroyables de bêtise collective montrent le sort pitoyable que ces abrutis en goguette ont réservé à leur dictateur, il y a peu si fréquentable. L’engeance humaine la plus dépravée a pu s’exprimer en toute tranquillité. L’impunité pourtant ne doit pas leur être assurée.

C’est le principe même de la répression des crimes commis.


Balayer ce crime c’est laisser la porte ouverte à tous les crimes d’État. La France, première à avoir reconnu le nouveau pouvoir libyen doit être la première à demander, à exiger la comparution en justice des assassins de Kadhafi. Que leur système judiciaire les gracie, leur colle une médaille, c’est autre chose, mais qu’ils s’en expliquent. Et probablement que certains d’entre eux, voulant se vanter de leur abomination, auront ainsi la tribune de la prise de conscience ; et ceux pour qui le crime a été l’engrenage d’une situation de surenchère, le tribunal sera l’occasion de déverser leur torpeur.

Quoi qu’il en soit, un procès doit avoir lieu ! La France, les dirigeants français, les Français ne peuvent tolérer d’être complices d’un crime, quel qu’en soit le motif.

Il revient aux élus du peuple français d’adresser cette exigence au peuple libyen et à leurs représentants.

Et c’est en tant que médiateur que j’initie cette exigence.

Médiateur professionnel : cinq revendications

Le 8 décembre 2001, le premier syndicat de médiateurs été créé par des anciens de la formation que j’avais créée deux ans plus tôt. Après avoir fait un tour des associations existantes dans le monde de la médiation, aucun des professionnels du droit et des ressources humaines intéressés par la médiation ne voulaient rejoindre l’une de ces associations animées par la bonne volonté mais sans aucun professionnalisme. L’enjeu était là et quoique le syndicat qui s’est alors créé a influencé de manière profonde le monde de la médiation, l’amateurisme n’a pas quitté le monde associatif. C’est pourquoi l’exigence et la position revendicative de la Chambre Professionnelle se justifient encore.

L’idée de la trentaine de professionnels est désormais animée par plus des 160 participants aux rencontres de 2011. Elle était de lancer le professionnalisme dans la monde de la médiation. Un professionnalisme qui devait positionner la médiation dans la prestation de services. Un positionnement rigoureux qui s’est traduit par l’élaboration du premier Code d’éthique et de déontologie de la médiation professionnelle, le CODEOME, imité dans de manières réductrices, et dont la rigueur témoigne de l’exigence professionnelle et du respect de la relation client.

Dix ans plus tard, la première chambre syndicale des médiateurs professionnels affirme un positionnement d’autorité dans cette profession en émergence. Elle trace cinq axes de revendications :

  1. La promotion des droits humains partout dans les pays souhaitant mettre en place la médiation
  2. La promotion de l’égalité des droits
  3. Le recours systématique à la médiation, préalablement à toute action judiciaire
  4. Le respect de l’indépendance des médiateurs professionnels par les Etats et toutes les instances exerçant une autorité politique, sociale et économique
  5. Exiger la consultation de notre organisation syndicale représentative de la médiation professionnelle, à chaque fois que le législateur ou le gouvernement conçoit un projet impliquant la médiation dans quel domaine que ce soit

Que les amis de la médiation, organisés en associations et en fédération associative se joignent à ces positionnements pour permettre l’exercice sérieux d’une profession désormais légitime.

Le communiqué de la CPMN qui est venu clore la journée des rencontres 2011, où 160 personnes se sont réunies à Paris, dans les locaux de l’INHA, a souligné un point essentiel : celui de l’intérêt de cette profession pour la société civile :

Les médiateurs professionnels proposent leurs services aux personnes et aux organisations, entreprises, institutions et administrations, qui font de la qualité relationnelle un repère éthique. Ils s’adressent aux décisionnaires, individus et prescripteurs qui souhaitent recourir à une pratique apaisante pour résoudre les différends qui jalonnent la vie personnelle et professionnelle, plutôt que d’entretenir des relations d’affrontement, de déchirement, voire de destruction.

Allégeance aux armes : de la promesse suicidaire à l’indignité politique

Jean-François Copé fait une proposition de fanatique : l’allégeance aux armes. Lorsque le pays va mal, lorsque les dirigeants sont de plus en plus corrompus, lorsque les réponses ne peuvent plus convaincre, l’un des discours le plus développé est celui de la violence légale. La peine de mort est ainsi brandie par des politiciens comme réponse aux sentiments d’insécurité qu’ils favorisent. Les champions de la logorrhée sécuritaire se comptent désormais de plus en plus nombreux dans les rangs du parti présidentiel.

Jean-François Copé a même réussi à déboussoler la plus extrémiste d’entre les gens de droite. Marine Lepen, prise au dépourvu a rejeté cette idée d’allégeance aux armes, alors qu’on aurait pu penser qu’elle aurait claironné avec Copé. Elle a critiqué cette idée en dénonçant l’américanisation de la France conduite par la politique de l’UMP.

Dans une société qui se doit d’évoluer vers des démarches pacificatrices, il serait évidemment pertinent de promouvoir une démarche culturelle, non une allégeance. Allez exiger de ceux qui viennent demander la naturalisation française quelque chose que les citoyens de droit ne feront pas : se soumettre à un serment suicidaire, est totalement inéquitable.

Que je sois clair : je ne ferai pas allégeance aux armes. J’ai refusé de faire l’armée. Je n’ai pas fait l’armée. J’ai été insoumis et je resterai dans le refus d’une allégeance stupide. S’équiper d’une arme c’est déjà envisager de s’en servir. Faire allégeance aux armes, c’est déjà imaginer tuer et mourir avec ces armes. C’est l’imagination d’un crime et d’un suicide. C’est contraire au sens de la vie. C’est inique de demander cela à quiconque. C’est criminel. De plus, imaginer envoyer quelqu’un d’autre à sa place pour aller tuer et se faire tuer, c’est indigne.

Et pourquoi ne pas exiger des personnes qui veulent devenir Françaises de s’engager à pirater un avion au nom de la France et de jouer aux kamikazes avec les passagers, au nom de la France. Voilà une belle application de l’allégeance aux armes.

Jean-François Copé, c’est de l’indignité politique ! Et c’est lui qui se dit médiateur ? Mais il n’a rien compris. Cessons d’être complaisant ! De toute évidence, il n’a pas terminé sa formation…

Stop à la peine de mort !

La sagesse américaine n’avance pas. Troy Davis me rappelle Stanley Tookie Williams exécuté le 13 décembre 2005.

Le 19 Septembre, le conseil en Géorgie des Grâces a refuser la clémence à Troy Davis. Son exécution est programmée pour le 21 Septembre. Pourtant un nouveau témoignage a ajouté au doute qui pèse sur sa culpabilité.

Brian Kammer, l’un des avocats de Davis, a déclaré : “Je suis profondément choqué et déçu par l’échec de notre système de justice à tous les niveaux afin de corriger une erreur judiciaire.” Les appels à la clémence viennent pourtant de partout. Mais les membres du conseil des grâces de Géorgie en restent à l’idée que Davis serait coupable. Parmi ceux qui ont demandé la grâce figure Jimmy Carter, l’ancien directeur du FBI William Sessions et Norman Fletcher, ancien juge en chef de la Cour suprême de Géorgie.

De nombreux témoins de l’accusation se sont retournés et ont dénoncé les agissements de la police pour obtenir leur témoignage contre Troy Davis. Certains ont même dénoncé une autre personne comme ayant assassiné le policier. La peine de mort a été reporté par trois fois.

Dans un communiqué, Larry Cox, directeur exécutif d’Amnesty International AIUSA, a déclaré: «Il est inconcevable que le conseil des Grâces en Géorgie n’ait pas entendu Troy Davis. Qu’un homme soit envoyé à la mort sous un énorme nuage de doute quant à sa culpabilité est un affront scandaleux de la justice. ”

(extrait traduit de l’article sur le site Death Penalty Center)

Procès Chirac : le parquet cire les pompes ?

Sous quelle forme de société sommes-nous ? On pourrait s’y perdre. Lorsqu’il est établi qu’une personne a détourné des fonds publics, elle fait l’objet de poursuites. Imaginons cela : l’accusation se lève, outrée : comment, vous avez osez prendre dans la caisse commune ? Vous devez être poursuivi. Comment cela, vous ne savez pas qu’il s’agit d’abus de confiance, de tromperie, d’arnaque, d’escroquerie en somme ? Ne seriez-vous pas en responsabilité ? N’êtes-vous pas le premier magistrat d’une ville, de la Capitale d’un pays, monsieur le président, d’un Pays, d’une des premières forces mondiales ?

Mais non, nous n’en sommes pas là. Nous sommes dans un pays où ceux qui se passent le relai s’accusent par jeu de fusibles de toutes les magouilles possibles, de montants hallucinants, tandis que l’on compte la misère la plus importante d’Europe ! Nous sommes dans un pays où les procureurs sont des pions du pouvoirs politiques, sans honte.

Que penser de la politique des services publics…

Dans une réponse du Ministre du Budget à un parlementaire, des pourcentages sont présentées pour illustrer le niveau de satisfaction des Français relativement aux administrations et services publics.

Selon un sondage TNS Sofres d’avril 2011, l’honnêteté des fonctionnaires laissent 25% de Français dubitatifs. L’incompétence est constatée par 31 % de nos compatriotes qui considèrent à 36% que le sens du service est peu répandu. Et tout va dans le même sens. 39% des Français ne se sentent pas écouté et ils sont quelques 41 % à constater que les fonctionnaires rendent l’administration inaccessible. Plus problématique encore, les chiffres s’aggravent quand il s’agit de la disponibilité dont quelques 46% en arrivent à se plaindre. Avec une enquête BVA de décembre 2010 pour l’Institut Delouvrier, qui apparaît plutôt complaisante, le niveau d’insatisfaction est de 27%, ce qui ne permet pas aux services publics de se comparer qualitativement aux entreprises privées.

La réécriture ci-dessus est l’autre versant de  l’éloge que le Ministre du Budget croit pouvoir faire à partir des chiffres présentés en réponse à Nicole Bonnefoy, le 25 Août 2011 – JO Sénat du 25/08/2011 – page 2193.

Voici la réponse originale du ministre du Budget :

L’engagement des fonctionnaires est très largement reconnu par nos compatriotes : selon un sondage TNS Sofres d’avril 2011, les fonctionnaires sont jugés « honnêtes » pour 75 % des personnes interrogées, « compétents » (69 %) et ayant le sens du service public (64 %). Ils sont également perçus comme « à l’écoute » (63 %), « accessibles » (59 %) et « disponibles » (54 %). De même, selon une enquête BVA de décembre 2010 pour l’Institut Delouvrier, avec un niveau de satisfaction de 73 %, les services publics se comparent très convenablement aux entreprises privées s’agissant de la satisfaction des usagers.

C’est vrai que le service des eaux est en grande partie privatisé, ainsi que l’électricité et le téléphone, la Poste y passe progressivement… Quand on ne veut pas vraiment faire du bon service public, quelle meilleure solution que de démontrer qu’il vaut mieux privatiser ?

Mais pour ce discours là, avec cette sortie de chiffres visiblement contradictoires, il s’agit moins de défendre le service public qu’une politique dénoncée par l’ancien médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye.

De manière regrettable, la ministre du budget montre la rupture qui existe entre les Français et l’administration qu’ils financent largement et que les responsables de l’Etat dilapident et discréditent.

De manière cachée, rien de tel pour justifier à terme quelques autres privatisations.

DSK, l’avenir dans l’ombre de la présidentialité

L’homme était à terre, facile à achever. Le territoire était devenu hostile. Le sujet d’actualité du harcèlement sexuel le rendait démoniaque. La presse se dressait soudainement et devenait quasi unanimement anti-macho. Le monde occidental chatouillait ses hormones féministes. Il y avait de quoi animer un feuilleton pour l’été. Comme le dit mon ami Jean-Bruno, il y a du bon là-dedans, coco. Et puis, les charges contre Dominique Strauss-Khan ne pesaient pas suffisamment lourd. L’accusation a du remballer ses certitudes anticipées.

Depuis le début, cette affaire fleurait le coup foireux. Si les charges avaient été suffisantes, si la crédibilité de la prétendue victime était certaine, rien n’aurait empêché le système américain de continuer à broyer Dominique Strauss-Khan. Il était en situation d’être achevé. Mais l’accusatrice avait la crédibilité des auteurs de mails proposant la fortune aux gogos. Sur l’échelle des mensonges, l’accusatrice a vraisemblablement battu DSK. Il était normal que les choses s’arrêtent enfin. Il est d’ailleurs hallucinant que la critique ne soit pas plus forte contre un système capable de faire plonger un individu dans une telle tourmente.

Combien de victimes le système américain fabrique-t-il ? C’est ce système que Nicolas Sarkozy cherche à mettre en place en France… Le feuilleton Strauss-Khan / Naffisatou Diallo aura démontré la dangerosité de cette conception de l’organisation judiciaire.

Bref. Strauss-Khan est entouré. Va-t-il se ré-inscrire dans le projet qui lui était prêté ? Le moment arrive. Il n’est pas trop tard. De plus, tout est bon pour une candidature à la présidentielle en France. La traversée du désert n’a jamais nuit à un homme déterminé. Quels que soient les événements, c’est l’individu qui fait son parcours.

Les français aiment bien les présidentiables avec une histoire aux basques. Ils aiment bien que celui qui va devenir président,  ait une histoire pénible dans le parcours. Une histoire à raconter. Mitterrand a été le premier à identifié le phénomène. Lui s’était fait une histoire bidon d’attentat. C’était le coup de l’observatoire. L’auteur de l’abeille et l’architecte rêvait d’une situation gaullienne. Le grand Charles avait eu droit à son attentat. Même que les auteurs avaient du répondre de leur acte en justice. Pour Mitterrand, c’était du montage… Pompidou et Giscard, ça ne compte pas. Pour ce qui est de Chirac, il avait ses casseroles. Sarkozy s’est opportunément inventé un parcours de sauveteur, à faire pâlir de rage son mentor Charles Pasqua. De l’indicible. De l’inavouable. Dans la classe politique, on se fabrique des histoires et la presse est tenue d’en faire les ragots.

Comme le disait le poète Laurent Tailhade : “Peu importe les victimes, pourvu que le geste soit beau.

Bonne route Dominique Strauss-Khan…

Et n’oublie pas ces moments pénibles et injustes. Parce que d’évidence, l’affaire à laquelle tu as été soumis tu n’en n’aurais pas voulu…