Management & Gouvernance

Google, la violation quotidienne banalisée

De la diversité au monopole commercial

Sur internet, lorsqu’on se lance dans une recherche, l’automatisme Google s’impose de plus en plus. Oubliés les Altavista, Lokace, Ecila, Exalead et autres Ask qui ne savent pas tous lire les requêtes ou donnent dans la dyslexie. On peut rester nostalgique de KartOO. Il y avait dans ce moteur de recherche une visualisation des relations entre les sujets et les sites. C’était puissant. Une présentation trop en finesse.

L’écrasante simplicité

Google a imposé son champ de cyclope au centre de nos écrans, et le géant Microsoft a engagé une procédure pour abus de position dominante. On aura tout vu. Mais l’avenir en réserve d’autres… La bagarre de ces géants du capitalisme, qui s’absorbent, se bouffent, se détruisent, a pour enjeux les milliards de petits centimes que chacun est susceptible de dépenser.

Tout cela reste très paisible et se déroule dans les bureaux. La culture Google se développe. Elle impose ses recherches par mots clés, l’ immensité de liens jaillis d’un système d’une intelligence douteuse, avec des liens publicitaires immédiats. La culture est nivelée. La publicité est devenue la sanction normale, banalisée, de l’accès à une éventuelle culture. L’information est googolisée. Le mot va entrer dans les dictionnaires.

Les gagnants-gagnants au frais des consommateurs et usagers

Les dirigeants de ces boites se sont-ils rencontrés pour discuter de leur business à Paris, aux tuileries, lors de la réunion qui leur a été organisée aux frais de la princesse française ? Ils sont dans de tels délires financiers qu’ils en oublient les fondamentaux de la civilisation humaine. Ils jouent de la négociation gagnant-gagnant, sachant que dans cette pratique les perdants sont les clients, les utilisateurs, les usagers, les consommateurs. Ce sont ceux-là qui paient pour que les deux autres soient gagnants-gagnants.

Tout le monde sous surveillance marketing

En attendant, Google se rend incontournable et enregistre les histoires de vie, pillent les boîtes email, géolocalise, enregistre les goûts dans les moindres détails. Les voitures de Google passent et espionnent tout le monde. Personne n’y échappe. Les observations de la CNIL et ses amendes n’y changent rien.

L’analyse menée sur ces données par la CNIL a permis de constater que GOOGLE avait enregistré, outre des données techniques (identifiants SIID et adresses MAC des points d’accès Wi-Fi), de nombreuses données concernant des particuliers, identifiés ou identifiables (données de connexion à des sites web, mots de passe de messagerie, adresses de courrier électronique, échanges de courriels révélant notamment des informations sensibles sur l’orientation sexuelle ou la santé des personnes).

Si les théoriciens du complot international apparaissent aujourd’hui encore comme des délirants, leurs élucubrations risquent bien d’être les vérités de demain.

Anticiper au service du mieux être

Avant de se lancer dans une crise sécuritaire, il faudrait bien mettre un terme à ces stockages incontrôlés. Il devient indispensable de mettre en place un consortium du futur afin de réguler les activités de ces  sociétés tentaculaires de la surveillance, de l’espionnage et de l’exclusivité commerciale.

Laïcité et liberté religieuse

Affirmer la liberté de croire peut paraitre légitime. Mettre dans un texte de loi la liberté religieuse pourrait sembler en plein accord avec le respect d’un droit. Mais il s’agit en fait d’une erreur de raisonnement. Il s’agit d’une extrapolation émotionnelle de l’idée de liberté.

Codifier la liberté religieuse serait inéquitable et promoteur des démarches sectaires. Pourquoi affirmer et légiférer plus sur le droit à la liberté spirituelle que le droit de ne pas avoir de vie spirituelle ? Pourquoi plus poser légalement un droit sur l’exercice et la liberté religieuse que sur le contraire ?

Comme de nombreux prédécesseurs laïques l’ont déjà souligné, l’enjeu porte sur la liberté de conscience, soit de croire ou de ne pas croire. Chacun est en droit de pratiquer ou non. Il est libre d’en penser et dire ce qu’il veut, sans pouvoir contraindre qui que ce soit pour quelle raison que ce soit à pratiquer un culte quelconque. La liberté de croire s’affirme au travers de celle de ne pas croire. C’est par elle que s’amorce la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de décision.

Le dernier débat sur la laïcité a été le débat le plus pauvre intellectuellement depuis plusieurs décennies. Il a pourtant impliqué un grand nombre de parlementaires. Son objectif n’étant pas clair, il ne pouvait en ressortir quelque chose de brillant. S’il fallait y croire pour le relever, seuls les animateurs ont pratiqué. Mais ils n’étaient manifestement pas à la hauteur d’une élévation quelconque. Le débat s’est clos dans un flop et nul n’en a plus entendu parler.

Un bonnet d’âne pour Luc Ferry

Luc Ferry a été ministre de l’éducation nationale. Il ne parvient pas à décrocher, c’est tout. La rémunération lui apparaît normale. Il serait diffamatoire de dire qu’il parasite l’institution où il ne fait rien pour percevoir la modique rémunération de 4.500 € par mois. Donc, ne le disons pas. Il touche moins que Tapie, alors, pourquoi en faire autant ? Personne n’empêchera de le penser très fort et en nombre. Ça suffit d’accuser les pauvres de percevoir le RSA et autres indemnités. Le parasitisme des dirigeants et de leurs courtisans serait normal. Matignon rembourserait et Luc s’en tirerait les poches pleines et l’air offusqué.

Autre chose. Luc Ferry serait-il un délateur ? Non, ce serait diffamatoire de dire cela. Il faudrait dire : un ministre de l’époque de Jacques Chirac, ayant occupé des responsabilités liées à l’éducation, proche de la jeunesse, serait selon des sources certaines mais inavouables, une sorte de délateur. Des dignitaires déchus des gouvernements arabes pourraient-ils en témoigner ? On ne sait pas vraiment. Peut-être. Il faudrait les interroger, si c’est encore possible. Mais seraient-ils sincères ceux-là ? Un doute est permis. Donc, l’affirmation déductible de la première question n’est pas forcément invraisemblable.

Luc Ferry serait-il une sorte de corbeau de la classe politique ? Un scribouillard téléguidé, manipulé, qui attend sa récompense une fois la tornade médiatique passée ? Sait-il seulement ce pourquoi il touche en plus une indemnité de 1500 € ? Il déclare n’importe quoi. On pourrait s’amuser encore avec les hypothèses, en tirer des probabilités, faire des conclusions…

En tout cas, avec la classe des philosophes du siècle, entre Bernard Henri Lévy et Luc Ferry, il n’y a pas de quoi jaser.

Restons simple, et attribuons à ce pauvre Luc Ferry le bonnet qui lui convient. De mémoire, ça ne devrait pas être le premier ministre de l’éducation nationale à mériter un tel bonnet, mais à celui-ci, on pourrait accrocher un pompon.

Je vais abandonner l’Iphone

L’idée de prendre un Iphone s’est imposée à moi pour des raisons professionnelles. De l’équipe, j’étais le seul à ne pas en avoir. Et j’avais tendance à oublier les câbles de mon appareil. En voyageant, j’accumulais ici et là des connectiques que j’oubliais encore. Le remède s’est imposé lorsque je vis de plus en plus de voyageurs avec un Iphone. Avec la solidarité communautaire, je pourrais recharger mes accus sans chercher partout jusqu’au désespoir.

Il faut dire que je pestais contre les grosses prises électriques, les transformateurs démesurés que le dernier haut parleur portatif sans fil, bluetooth,  Jambox ridiculise définitivement. Je faisais partie de ceux qui attendaient la manifestation d’une intelligence terrestre pour standardiser la connectique électrique. C’est pas encore gagné pour tout, mais les choses ont bien avancé pour les téléphones. Il est possible d’avoir son téléphone à plat et de trouver le moyen de le recharger. Il suffit de demander. Les connectiques se sont standardisées avec les prises USB encore mal exploitées.

Mais voilà, il reste que maintenant j’ai un Iphone

Mais voilà, j’ai un Iphone. Et paradoxe des paradoxes, la standardisation n’a pas été suivie par Apple. La pomme est un peu passée. Elle sèche et se ride. Le fruit à cidre à moitié croqué fait bande à part avec sa connectique détestable. Il nous contraint. Alors aussi sec, je vois les autres désavantages : l’apple-Store, Itune (quelle horreur !), est vraiment lourde. Le bluetooth reste limité à Apple, sans issue. Les développeurs innovent en permanence et proposent pour certains des applications géniales et pratiques, mais le système Apple est fermé. En plus le nombre d’applications qui déprécient le travail des autres est si important que le tri est pénible à faire. La compatibilité du matériel est souvent douteuse.

Alors, Iphone, c’est bientôt fini. Surtout depuis que j’ai vu le dernier né de Sony-Ericson. Xperia arc, avec Android tactile. Ouah ! Ça réconcilierait n’importe quel anti-matérialiste avec les plaisirs terrestres. Il est fluide, d’une navigation très esthétique, soignée. Son principe subtile et facile. Le système des discussions SMS est aussi à la suite. Et tout le reste est sympa avec l’avantage colossale  de pouvoir être rechargé avec n’importe quelle prise. Ah, oui, les photos, c’est du 8 Mg pixels. Et un reproche. Un seul : il n’y a pas de caméra frontale.

En tout cas, pour le travail en salle de formation, avec les équipements actuels, c’est aujourd’hui le plus pratique et compatible avec tous les matériels.

Une médiation contre la guerre mondiale en Libye

Dans un pays où la dictature semble se vautrer depuis plusieurs décennies, le colonel Kadhafi doit faire face à la plus forte adversité qu’un dirigeant ne pouvait imaginer. Pourtant, son pays a été classé par les Nations-Unis, selon les critères IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations unies pour le développement, comme le pays le plus développé d’Afrique.

La Libye est le pays d’Afrique dont la réserve de pétrole est la plus importante, la moins couteuse à produire et l’une des plus rapides à fournir aux distributeurs occidentaux. La richesse de ce pays le place parmi les 50 pays les plus prospères de la planète.

Le FMI n’avait que des louanges pour les progrès et l’évolution de ce pays riche, notamment de son pétrole. Il a mentionné dans son dernier rapport (15 février 2011) des encouragements à « continuer d’améliorer l’économie », compte tenu de l’« ambitieux agenda de réformes » mis en place par Kadhafi. Serait-ce une divergence entre la France et le FMI ? Il aurait existé un différend entre le président français, Nicolas Sarkozy, et l’ex-directeur du FMI, Dominique Strauss-Khan, concernant le dirigeant Lybien Mouammar Kadhafi ? Que croire ? Que déduire ? Que Kadhafi reçoit des bombes en retour de ses engagements non tenus (Express, 22/02/2011) pris lors de sa réception en France ?

Protéger les civils ? Ils meurent sous les bombes, dans les déserts et en Méditerranée

En tout cas, si un instant on se place côté Libyen, c’est la guerre mondiale là-bas. Et qu’est-ce qui justifie au juste ce déclenchement fanatique ? Quels sont les intérêts de cette guerre ? Ne s’agissait-il pas de protéger les civils ? Aujourd’hui, les civils meurent sous les bombes, dans les déserts, dans des naufrages. Les accusations vont dans tous les sens et la France est animée d’un furieux sentiment d’hostilité et d’un fanatisme assassin, tandis qu’hier encore son premier magistrat serrait la main de celui qu’il qualifie maintenant de l’ennemi à abattre. Tandis qu’il contraignait, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat, Bernard Kouchner à serrer lui aussi la main du dictateur Libyen.

Cette guerre devait être éclair. Elle s’enlise. Est-il vraisemblable d’imaginer une fin comme celle de Gbagbo ? Les probabilités sont infimes. Et il faut bien être inconscient pour ne pas envisager l’évidence que cette guerre peut sortir des frontières dans laquelle elle est pour le moment tenue. Les responsables de ce délire meurtrier pourront toujours dénoncer le terrorisme aveugle…

Il faut impérativement organiser une médiation pour mettre un terme à ces atrocités.

Cultes et cultures, après la liberté, les tunisiens se font botter le cul

Branle bas de combat en Tunisie

Business news de Tunisie (26 mai 2011) rapporte que trois avocats ont demandé le rétablissement de la censure. Cités par Gnet, Maîtres Ahmed Hassana, Monoôm Turki et Imed Saydia, ont plaidé le 23 mai au nom de la morale musulmane. Le tribunal d’instance a entendu leurs arguments et interdit les sites pornographiques. Sans masque, c’est le retour au régime précédent. La censure revient par la porte de derrière. In fine, la révolution tunisienne n’aura été que numérique. Elle a juste consisté à faire valser une petite bande des profiteurs et à utiliser Slim Amamou, bloggeur sous le pseudo Slim 404, devenu Ministre de la Jeunesse d’un instant. Car aussi sec, après l’annonce du rétablissement de la censure le 23 mai, le jeune homme a démissionné (twitter 09h29).

Le bouquet de jasmin de la révolution tunisienne serait-il fané ?

On prend les fleurs et zou, au feu des immolés ? L’insulte est tranquille. Au nom du système judiciaire, le nouveau régime s’annonce cyniquement soucieux du respects des libertés.

Avec cette histoire d’interdiction précipitée d’accès à des images et des vidéos réservées à des adultes, c’est par le cul, faut-il le dire, que les Tunisiens se font tirer… l’oreille, au nom d’une pensée unique. Le tribunal de première instance a prononcé son jugement en référé et l’Agence Tunisienne d’Internet ATI doit l’exécuter. Samedi 28 au matin, les sites incriminés étaient encore accessibles, indique Citylocalnews.

Des forums font l’étalage des arguments de tous. Depuis la disparition de la censure de l’internet tunisien, rappelle le site Business News de Tunisie,” pas moins de 7 sites pornographiques ont fait leur apparition parmi les 100 premiers sites web les plus visités en Tunisie. Cinq de ces sites figurent d’ailleurs au top 50“.

L’ambiance n’est pas à la confiance

Simultanément, le gouvernement de la dictature en bouture s’accommoderait d’une absence de préparation des élections. Les combats des mois passés, les sacrifices qui ont fait se lever les endormis, les souvenirs des martyrs, tel Mohamed Bouazizi, s’usent face à la télé réalité. Cédant sous la pression, le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a annoncé ce 27 mai que les élections gagneraient à être reportées. Mais les partisans d’un régime totalitaire sont nombreux et de différentes teintes. Ils pourraient bien trouver dans ce délai le temps de s’entendre…

Avec cette décision judiciaire en toile de fond, c’est bien d’une entente entre partisans d’un régime dur que les Tunisiens ont à se défier. Voient-ils les bottes que les cordonniers fabriquent déjà ?

Dominique Strauss-Khan, le chien et le flacon…

Vous êtes venu(e) pour du croustillant. En voici. C’est du classique, mais ça promet d’avoir de l’odeur.

Aux journalistes et à tous ceux qui se roulent dans la fange humaine, à ces photovoyeurs et journaleux qui bloquent les entrées des immeubles face à la résidence où est retenu l’ancien directeur du FMI, voici un texte qui les renvoie à leur pratique. Un poème bien servi qui concerne aussi ceux qui ont à condamner les uns ou les autres. Ils sont hissés sur leurs talons d’accusateur public. Ils dressent leur index de pervers. Bigleux du mental, ils ne parviennent pas à voir que leur intérêt trahit leurs propres turpitudes et tares diverses. Ils sont comme ces curés entourés de sculptures de petits garçons dénudés, mignons chérubins qui représentent leur attirance sexuelle et désir de chaire à corrompre plus que les créatures mythiques et autres innocences mystiques.

Regardez-les venir, ils se précipitent ou se dandinent, tels les Ruquier et Lepen

Le chien et le flacon, de Charles Baudelaire

“- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville.” Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche.
“- Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies.”

Extrait de “Le Spleen de Paris”, Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose.

Mascarade de l’e-G8 : Nicolas Sarkozy préparerait-il sa reconversion ?

Internet est un espace aussi vaste que l’imagination peut l’inventer. Cette innovation est tentaculaire. Son principe est la conquête permanente. Premier arrivé, premier servi. Une affaire de cow-boys. Dans le grésillement numérique, tout est concevable. Les technologies se bousculent. Internet présente un potentiel visionnaire. Il est en conséquence normal d’organiser une rencontre des principaux acteurs du net…

Alors, le e-G8 ? Pour la société civile, l’affaire est sans intérêt. D’ailleurs, elle n’était pas invitée. Les rares témoins ont été embobinés, pris en otages. Des faire-valoir. Mieux que cela, les organismes telle que la Commission Nationale Informatique et Liberté, les associations d’usagers et de consommateurs, personne du monde des utilisateurs n’a été sollicité. Muselé. Sans aucune habileté, tout simplement en n’invitant pas. Toutefois, pourquoi cette pub ? A quoi bon ce coup de teasing mené tambour battant ? A la demande de Nicolas Sarkozy, l’agence Publicis a mis en scène cette mascarade de consultation. Son budget de temps de crise et d’économie est de 3 millions d’euro. Un ministre, Frédéric Mitterand, a été placé en animateur vedette. Et la culture française de plus en plus se résume à des slogans publicitaires. L’État est offert, toutes fondations comprises, aux agences de communication.

Sarkozy cherche sa place sur la Pan-net

Le but déclaré de l’e-G8 : faire miroiter d’être un ambassadeur auprès de dirigeants de la planète occidentalisée. Faut-il voir une action de fin de mandat, en vue de se placer dans l’économie numérique ? Nicolas Sarkozy, en faisant obstacle à tous ceux qui portent la parole citoyenne, s’est positionné en moralisateur des excès de l’internet. Il y cherche une place. La trouvera-t-il ? A y regarder de prêt, il a adopté la même stratégie que pour devenir président de la république : jouer de l’inquiétude et de la sécurité. Il a appliqué les mêmes effets que dans les réunions politiques traditionnelles, en changeant seulement le vocable. Placer les mots qui conviennent pour l’occasion : internet, nouvelle technologie, e-business… Voici arrivé le ministre de l’intérieur de tout le net.

A défaut de l’être de la planète, qui aurait pu ambitionner de devenir le président de la Pan-net ? Premier arrivé…

Gbagbo a pris le frontiste Gilbert Collard comme avocat

La valse des avocats a commencé chez Laurent Gbagbo, l’ancien dictateur de Côte d’Ivoire assigné à résidence, dans le nord du pays, à Korogho. Les deux avocats français, Jacques Vergès et Roland Dumas, ont été congédiés(1). Le remplaçant français est un quasi dignitaire du Front National, l’avocat Gilbert Collard. Ce dernier fait partie des valets et s’affiche désormais sans retenue comme un allié du parti des Lepen.

Le rapprochement entre la cadette des Lepen et l’ancien dictateur ivoirien est récent. Elle l’a courtisé avec force, réitérant ses demandes, au moins depuis janvier 2011. A ce moment là, Gbagbo tâtonnait en recherchant un discours nationaliste affirmé pour mobiliser les ivoiriens autour de lui. Des dates de rendez-vous avaient été retenues. De nombreuses critiques avaient été faites à l’occasion de l’annonce de cette complicité d’opportunité considérée comme “contre nature”. Le 12 février 2011, Marine Lepen a ainsi été gratifiée du titre de la plus raciste des français.

Pourquoi alors dans une telle situation, maintenir cette relation ? Les enjeux sont importants. Peu importe désormais que Gbagbo soit dans une très mauvaise passe de sa carrière politique. Les caches d’armes ont été plus faciles à trouver que les avoirs ivoiriens dispersés et qui restent à prendre. Laurent Gbagbo sait maintenir pour lui un avantage : une bonne partie du trésor financier du pays.

Ainsi, la motivation du Front National, qui a souvent su où aller prendre, n’est certainement pas une soudaine solidarité humaniste ou politique avec un dictateur déchu. Son procès n’entamera pas son existence paisible. Bien avant, les négociations peuvent paraître compliquées, mais ne se résument-elles pas simplement à la libération de l’ex-despote contre les clés des comptes bancaires et adresses des lieux de dépôt ?

(1) Le point du 13 mai 2011

Je n’accepterai pas la fonction de défenseur des droits

Non, je ne peux pas accepter la fonction de défenseur des droits. Cette super autorité, instituée par l’article 71-1 de la Constitution, se fragilise par son étendue. Il est invraisemblable d’avoir tout mélangé. Certes, le médiateur de la république est bien mieux nommé en défenseur des droits. J’en avais pris le parti voici longtemps, ne serait-ce que pour clarifier l’usage du terme de médiateur. Dans l’ouvrage particulièrement référencé que j’ai dirigé avec Agnès Tavel, Code de la Médiation, recueil des textes sur la médiation officielle, et feuille de route pour son orientation, nous avions souligné que le rôle de cette autorité était plus de la défense des droits que de la médiation. Ce changement ne peut que nous convenir. Il me convient. Malheureusement, je lis sur le site même du gouvernement qu’il n’y a rien de changé. En réalité, le défenseur des droits est un médiateur unique au service de tous les citoyens. A croire que le gouvernement serait le premier lieu de travail de l’épouse du président, partie en lutte contre l’illettrisme. Médiateur n’est pas défenseur ! Avec cette confusion, je ne peux pas accepter la fonction qui est pourtant disponible et les candidats vaillants ne sont pas pléthores.

Non, ni je ne souhaite ni je ne répondrai favorablement à la proposition d’être défenseur des droits. Ce qui devait être intégré dans ses attributions ne l’est pas et ce qui n’était pas souhaitable qui le soit l’est. C’est une pagaille dans laquelle les anciens délégués du médiateur de la république ne vont pas plus s’y retrouver que l’institution parisienne elle-même. Au lieu d’être un interlocuteur facilitateur pour les administrés, cette nouvelle administration kafkaïenne va larguer les plaignants. Sa lisibilité est brouillée. Pourtant le dernier rapport de Jean-Paul Delevoye a été clair. Le propos a été une véritable remontrance au pouvoir politique et à l’ensemble du gouvernement, de la présidence au dernier des conseillers ministériels : le pouvoir politique détourne l’administration de son rôle. Sa voix a portée dans le vide. Il reste des échos qui ne franchissent pas les enceintes ministérielles. Rien ne va dans ce grand foutoir. Il faut repenser le management. Les personnes doivent redevenir la priorité des administrations. Celles-ci doivent avoir une loi : le service public et non pas imposer des lois de fonctionnement aux citoyens.

Les quatre autorités regroupées sont les suivantes : Médiateur de la République, Défenseur des enfants, Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Et pas le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. On y a mélangé le public et le privé. Bon courage pour les retraités de l’administration qui se dévouent bénévolement pour que l’Office central fonctionne… Mais quid des services publics qui ont été privatisés et qui échappent malgré tout à cette autorité au rôle salvateur ? Où donc va aller se cacher l’indépendance ? Je me souviens d’avoir lu dans Rue 89 un article qui citait la défenseur des enfants : « D’une manière générale », Claire Brisset a senti que son autorité et son indépendance étaient respectées, même quand elle critiquait les premiers placements d’enfants en zone de rétention. Seul accrochage, avec les présidents de conseils généraux sur sa critique de l’aide sociale à l’enfance : « Ils ont menacé de me couper mon budget », raconte-t-elle. Cette réflexion aurait pu inspirer de vérité le médiateur de la république qui n’a guère dénoncé les centres de rétention.

Non, décidément, malgré la garantie d’une retraite dorée, je n’en veux pas. Il est improbable que les administrés soient bien servis. Il convient cependant que j’en vienne à un peu plus de réalisme : le plan appartient à Jack Lang. Il s’est fait son poste, en échange de sa voix, en temps et en heure. C’est maintenant que le retour doit se vérifier. Jack est en bonne relation avec l’occupant de l’Élysée. C’est une des conditions. Contrairement à ce qui était prévu par la commission qui a initié cette réforme, le défenseur des droits est choisi par le président de la république, non  élu à la majorité des trois cinquièmes par les députés. Ceux-ci ne disposent que d’un droit de veto. L’affaire semble vue d’avance. Les mutins risquent de se compter sur les sièges de l’Assemblée Nationale. A moins que la pression des rangs de la majorité contre la politique d’ouverture à gauche fasse son œuvre ? Alors ce serait, ainsi que le pronostique Le Monde, Francoise de Panafieu qui obtiendrait le poste. Contre vents et marées, malgré l’indicateur sur Marine Lepen, Nicolas Sarkozy n’est pourtant pas, quant à lui, homme à s’en laisser conter…

Bref, selon toute vraisemblance, la place n’est pas destinée à un plus jeune que ça…